14/07/2015

Avanti Popolo



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"... La zone euro est un proto-État dont la construction s’est faite au moment où le mouvement ouvrier était en pleine déconfiture, dans les années 1980, avec le choc du chômage et le bloc de l’Est qui se fissure. Les forces du mouvement ouvrier sont complètement absentes de ce processus. De la même manière que la Sécurité sociale est un héritage des grandes grèves de l’après-guerre et de la Résistance (dans lesquelles il y avait un Parti communiste extrêmement fort), la zone euro cristallise l’absence d’un mouvement ouvrier. Quatre champs sont des domaines exclusifs de l’UE : la pêche, le commerce, la concurrence et la monnaie. Ces trois dernières questions sont centrales pour l’organisation du Capital, mais le mouvement ouvrier n’intervient pas dessus, ou seulement de manière subordonnée (il aborde les sujets de la protection sociale, de la qualité des produits, de la structure du marché du travail, de l’emploi et des services publics). Par conséquent, l’intégration européenne se fait en positif sur les premières questions, qui déterminent les problèmes légitimes à traiter. Les secondes questions sont uniquement subordonnées aux premières : c’est ce que Hayek appelle, de manière assez lucide, l’« intégration négative ». Ce concept très puissant permet d’expliquer comment l’Europe, aujourd’hui, s’occupe en réalité de politique sociale. Tout le temps. Des politiques de réformes structurelles menées en France et ailleurs, comme la loi Macron, sont bel et bien élaborées au niveau européen — mais elles ne sont pas élaborées en tant que telles, elles le sont au nom d’autre chose : les principes de compétitivité et de concurrence libre et non faussée ....
... Il y a un internationalisme du Capital et l'Union européenne en est l'une de ses émanations : on ne peut pas dire que « c'est bien » car cela relève de l'internationalisme mais « c'est mal » car ça tient du Capital. On ne peut pas dissocier les deux. Il ne faut pas accepter ce cadre, au prétexte qu'il dépasserait les nations. Si Bernier et Sapir font de l'État un fétiche, ce n'est pas ma position. Je n'ai pas cette volonté ni cette préoccupation. J'estime seulement que c'est une position de repli nécessaire dans la mesure où un pays en a, contextuellement, les moyens : par nos temps, c'est la Grèce. Au lendemain d'un référendum gagné et porté par un gouvernement de gauche, il faudra m'expliquer en quoi ce serait « nationaliste » de défendre la sortie de l'euro. Je dirais même que ce serait authentiquement internationaliste puisque cela proposerait à l'ensemble des peuples européens une nouvelle voie."

http://www.revue-ballast.fr/cedric-durand/



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Paulette ... en attendant le Grand Soir (un jour de 14 juillet !), 
on peut toujours rêver ...



Léon : "eh Paulette, ça va pas la tête, on laisse pas tomber les camarades quand ils sont dans la mouise !"

Paulette : "meuh non mon chéri, on fait une collecte entre nous comme quand on soutient des camarades grévistes"

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